ECTS
120 crédits
Durée
2 ans
Composante
Institut d'études du développement de la Sorbonne (IEDES)
Langue(s) d'enseignement
Français
Présentation
Le monde connaît des bouleversements sans précédent. Le dernier Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation » alerte sur le fait qu’un ensemble de dérèglements et de crises s’accumulent et interagissent pour perturber la vie de manière inédite. Les crises se sont multipliées, superposées et pour certaines sont devenues chroniques. Certaines ont changé de nature, d’autres d’ampleur, dans des proportions inconnues jusqu’alors. Les changements climatiques ne sont plus seulement liés à des phénomènes endogènes ; ils sont aussi et surtout le résultat d’interventions humaines et technologiques et d’actions dites « de développement ».
Face à l’accélération de la dégradation de nos écosystèmes, les politiques publiques centralisées censées y remédier s’essoufflent alors que les territoires et leurs populations sont confrontés à des développements socio-économiques variables qui suscitent aspirations et frustrations. L’aggravation des inégalités de toutes natures montre que les questions enchâssées de développement économique, social et environnemental sont des problématiques communes au nord et au sud. Face à ces mutations profondes, les questions de justice environnementale et de justice sociale occupent une importance croissante pour envisager des modèles plus soutenables. Elles visent à interroger les rôles traditionnels des États et à envisager une transition écologique qui sorte du paradigme de la croissance économique encore dominant aujourd’hui.
Les interventions de la communauté internationale, tant du point de vue des acteurs et de leurs relations (diplomatie, forces armées, organisations non gouvernementales, fondations) que des modes d’intervention (urgence, reconstruction, développement, médiations et actions de paix) qui se sont fortement professionnalisés font face et s’adaptent à des configurations de crises renouvelées et pour certaines d’entre elles récurrentes voir de plus en plus durables.
A la rentrée 2025, les parcours actuels Crises, interventions d’urgence et actions de développement et Développement soutenable et genre : justice, écologie, santé fusionneront pour ne composer plus qu’un seul parcours (M1+M2) Crises, développement soutenable et genre, abordant de front les différentes thématiques et proposant plus de choix optionnels aux étudiants.
Ce Master renouvelé est né en 2021 à la suite de la crise sanitaire, sur les braises des anciens discours, anciens modèles et anciens paradigmes. Il vise à éclairer ces changements sociaux et sociétaux accélérés et à proposer une grille d’analyse transdisciplinaire : sociologie, anthropologie, géographie et droit y sont enseignés car ils permettent d’envisager le monde de demain à l’aune d’une perspective à la fois fortement réflexive (sur nos pratiques humaines, collectives et individuelles) et critique. L’analyse plurifactorielle et genrée des crises et des situations de changement est aussi un point fort de cette formation qui vise à familiariser les étudiant-e-s aux approches systémiques pour saisir finement les dynamiques et les stratégies des acteurs sociaux et des institutions en situation de crises et post crises. Le genre est conçu dans cette maquette comme une manière d’aborder les enjeux qui renouvelle les analyses et les enrichit, tout en étant en phase avec son intégration devenue plus transversale dans l’ensemble des domaines d’analyse.
Cette formation relève de la mention nationale de master « Études du développement » rejoignant la famille des formations internationales niveau master et doctorats des Development studies ; il est membre de l’European Association of Development research and training Institute (EADI) www.eadi.org. Cette formation académique de Paris 1 est aujourd’hui classée en 1ère référence par le World University Ranking by subject.
=> Accès aux maquettes du nouveau parcours (onglet Programme)
Objectifs
Les "Études du développement" sont considérées comme un champ spécifique de la connaissance en sciences sociales, par nature interdisciplinaire. Selon la législation en vigueur, le parcours «Crises» du Master mention «Etudes du développement» en sciences sociales de l’IEDES est indifférencié préparant aussi bien aux métiers à finalité professionnelle de divers secteurs d’activités, qu’à ceux de la recherche publique ou privée en France ou à l’étranger.
Le parcours vise la formation de cadres, d'experts, de praticiens mais aussi de chercheurs et de consultants, appelés à travailler dans des institutions internationales, nationales, des collectivités territoriales, des organisations non gouvernementales ou des fondations menant des programmes d'action d’urgence, de post-urgence et de développement dans des situations de crise et de fin ou post de crise.
Ces crises peuvent résulter de conflits internationaux, de révolution (printemps arabes)ou de guerres civiles, mais également de catastrophes naturelles ou de causes économiques et sociales : famines, déplacements massifs de populations, déliquescence de l'État, chocs économiques externes, réchauffement climatique,effets d’un libéralisme exarcerbé ... Diagnostiquer les différents aspects de la crise; border les impasses de certains systèmes et modèles de développement; repérer les acteurs sociaux protagonistes et leurs intérêts qui peuvent être complémentaires, mais aussi contradictoires; identifier les ressources existantes pour y répondre (internes ou externes); trouver les 2moyens de les mobiliser (projet collectif, médiateurs...)autour de modèles de développement plus inclusifs ; reconstruire,«réparer» et réorganiser les ressources (humaines, économiques, politiques, écologiques..) , pour prévenir la résurgence des crises... à toutes ces étapes correspondent des savoirs et des modes d'action qui évoluent sans cesse et qui sont l'objet de cette formation.
Il est aujourd'hui admis que les pratiques, les cadres d’analyse(durabilité, gouvernance ..), les procédures (définition des interventions et ciblage des financements) des interventions en contexte d’urgence doivent se combiner à d’autres types d’actions plus structurelle et de long terme afin de contribuer et faciliter la reconstruction des sociétés locales frappées par des crises (catastrophes naturelles, crises économiques, sociales et politiques...). Ce parcours met l’accent sur la nécessité d’aborder les contextes d’interventions, qui apparaissent souvent délités et désorganisés, en mettant l'accent sur le renforcement de la capacité des pays et des groupes sociaux à tirer le meilleur parti de leurs savoirs, de leurs ressources et des possibilités qui leur sont offertes, y compris par l’aide internationale et en veillant au sort des populations les plus vulnérables. En effet, la réflexion repose ici sur une conception du développement selon laquelle celui-ci ne saurait se réduire à la simple exportation de modèles économiques et culturels occidentaux non articulés aux réalités locales.Le développement est un processus multidimensionnel et complexe qui concerne la réorganisation et réorientation de l'ensemble du système économique, politique, social et culturel. Il touche fondamentalement à nos croyances et à nos systèmes de représentations sociales bases de nos raisons d’agir.
Savoir-faire et compétences
Dans cette optique, ce parcours inscrit sa problématique dans l'articulation toujours délicate à établir entre actions d'urgence (court terme) et programmes de réhabilitation-développement (moyen et long terme) et en cohérence avec les Objectifs du développement durable. A cette fin, il n’a pas pour objectif de délivrer un manuel ou un kit technique de pratiques professionnelles à mettre en œuvre de manière standardisée; ces procédures et cadres d’actions existent et sont parfaitement transmises par des écoles ou des centres techniques dédiés à ces procédures et savoirs faires. Formation académique, le parcours Crises vise à co-construire avec les étudiant-e-s d’horizons et de profils divers, les enseignants-chercheur-e-s et les chercheurs-e-s ainsi qu’avec les intervenant-e-s professionnel-le-s,les bases analytiques nécessaires pour renouveler voir innover dans les pratiques professionnelles à l’œuvre dans les différents secteurs du développement.Pour cela, il met l’accent: • sur une posture d’analyse distanciées des cadres, normes d’actions et langages institutionnels de l’aide internationale.• sur une nécessaire connaissance fine des réalités sociales, politiques et économiques des pays attributaires des actions et interventions de l’aide internationale ainsi que sur les expériences menées en France comme à l’étranger. Les territoires et leurs acteurs sociaux sont trop souvent envisagés comme des dimensions secondaires et relégués à de simples dispositifs dit de participation, sans pouvoir. Le parcours Crises vise à contribuer au renforcement des compétences professionnelles et des capacités d’innovation des organismes et institutions chargés de concevoir et de mettre en œuvre ces programmes en privilégiant une capacité à comprendre les différentes facettes des situations de crise d’une part et à saisir les dynamiques et des relations sociales qui organisent les acteurs qui sont l’objet de ces actions pour les accompagner dans ces dynamiques d’autre part.
Par sa nature même, le domaine du développement appelle une mobilisation de toutes les disciplines des sciences sociales:sociologie, anthropologie, économie, histoire, sciences politiques, géographie, démographie, droit... L’interdisciplinarité n’est pas, ici, une simple question de principe, mais une question d’efficacité. D’une part, le dialogue avec les sciences «dures» est une exigence pour penser un développement durable. D’autre part, le dialogue entre les sciences sociales s’impose pour analyser les environnements et enjeux dans les régions concernées et apparaît constamment comme la clé de la réussite ou de l’échec des opérations de développement et a fortiori d’urgence. La mise en place de formations d’excellence en matière d’étude du développement durable ne peut que reposer sur l’alliance entre une interdisciplinarité voulue et maîtrisée, et une spécialisation nécessaire.
Dimension internationale
Au niveau international, l'IEDES a de nombreux accords internationaux de coopération universitaire avec des pays d'Afrique, d'Amérique latine, d'Amérique du Nord et de l'Europe, et porte la Chaire UNESCO Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir. Membre de l'EADI (Association européenne de recherche et de formation sur le Développement), il participe (aussi) à de nombreux réseaux scientifiques sur les questions du développement. L'IEDES est localisé sur le campus du Jardin d'agronomie tropicale de Paris, aux côtés d'organismes de recherche (CIRAD, CIRED, INRA, CEDIMES) et professionnels (GRET, AVSF) reconnus sur les questions de développement durable.
Organisation
Membres de l’équipe pédagogique
Contact :
Pour toute information liée à l'inscription en Master à l'IEDES : (iedes @ univ-paris1.fr)iedes@univ-paris1.fr
Campus du Jardin d'agronomie tropicale de Paris
45 bis av. de la Belle Gabrielle
94736 Nogent-sur-Marne Cedex
Programme
Formation Initiale à plein temps avec un volume horaire moyen estimé à 239 HCM en M1S1, 222 HCM en M1S2, 262 HCLM en M2S3 et un stage en milieu professionnel au M2S4. La charge de travail personnel de l'étudiant est estimée à 10 HCM par semaine.
Sélectionnez un programme
Master 1 Crises : interventions d'urgence et actions de développement
Au choix: parmi
UE1 Mise en perspective du développement
10 créditsEconomie du développement
24hHistoire du développement
20hMesure du développement
22hTD de l'UE 1
2 crédits12h1 matière au choix
Au choix: parmi
UE2 Analyse soci-économique du développement
10 crédits1matière au choix
Au choix: parmi
Macroéconomie du développement
2,5 crédits24hMicroéconomie du développement
2,5 crédits24hMondialisation du développement
2,5 crédits20h
UE3 Espaces et Populations
10 crédits
Au choix: parmi
UE1 Aide au développement: politiques et acteurs
8 créditsActeurs et institutions de l'aide
3 crédits20hConférences; pratiques sociales & pro du développement
2 crédits20hNégociations internationales
3 crédits20h
UE2 Crise(s) & développement
12 créditsChoix de matière
Au choix: parmi
Initiation à la recherche
21hOption libre
2 crédits18h
Crise urgence développement (séminaire central)
24hCrises et SIG
3 crédits18hDroit international humanitaire
3 crédits18h
UE3 Facteurs de crise et sorties de crise
10 créditsClientélisme, mafia et corruption
2 crédits18hCrises et vulnérabilités alimentaires
2 crédits15hEnjeux éducatif en contexte de crises et post crises
1 crédits18hIdentité et conflits
2 crédits18hJustice, réconciliation, mémoire
2 crédits21hLes armées dans les nouveaux conflits
15h
Master 2 Indifférencié Crises : interventions d'urgence et actions de développement (FI/FC)
Facultatif
Au choix: parmi
Choix UE3 Gestion de projet et outils professionnels ou Rech
UE 1 : Crise(s)
10 créditsCrise urgence développement 2
2 crédits24hCrises : dominante "projets"; choisir 2 études de cas; domin
5 crédits30hCrises : présentation de cas
1 crédits24hRéfugiés, migrations forcées, asile
2 crédits18h
UE 2 : Méthodologie
8 crédits
Facultatif
Au choix: parmi
UE 1 : Expérience en milieu professionnel
30 créditsExpérience en milieu professsionnel
30 crédits
Admission
Conditions d'admission
Le parcours « Crises » (niveau M2) du master recrute sur dossiers des étudiants diplômés de niveau M1 (ou jugé équivalent) de l'IEDES et d'établissement extérieurs en sciences économiques et sociales et qui manifestent un intérêt particulier pour les questions liées au développement socio-économique des PVD et aux thèmes traitées par le parcours (mémoire, stage, expérience associative...).
Le parcours s'adresse également à des responsables d'ONG, à des cadres d'institutions nationales ou d'un autre pays UE ou hors UE, à des salariés d'entreprises publiques ou privées qui, le plus souvent en accord avec leurs employeurs et avec l'appui de dispositifs institutionnels prévus à la reprise d'étude, mais également sur initiative individuelle, cherchent à acquérir ou à réactiver l'acquisition d'outils analytiques et conceptuels qui leur permettront de progresser dans leurs pratiques professionnelles. Les procédures de validation des acquis s'effectuent selon les termes réglementaires. Le candidat devra faire la preuve que ces acquis professionnels sont liés aux thèmes développés dans le parcours « Crises »
La sélection pour l'entrée en M2 se fait sur dossier (examen des notes et évaluations). Un entretien peut être demandé par le(la) responsable du parcours pour le profil avec expérience professionnelle.
Les effectifs visés (en fin de M2) sont d'environ 20 à 25 étudiants par promotion.
Modalités d'inscription
Pour les étudiants français, européens, suisses et extracommunautaires mais résidant déjà en Europe, les dossiers de candidatures seront à déposer :
- pour le Master 1 (M1) : sur la plateforme en ligne Monmaster.fr
- pour le Master 2 (M2) : sur la plateforme en ligne E-candidat.fr
Pour les candidatures extra-européennes issues d'un des 46 pays concernés par la procédure Etudes en France, les dossiers sont à déposer sur la Plateforme Etudes en France avant décembre de l'année avant la demande d'admission.
L'IEDES accueille chaque année entre 25% et 30% d'étudiants internationaux.
Public cible
Le Master Etudes du développement de l'IEDES et ses 4 parcours (2 SHS et 2 économie gestion) est ouvert à tout titulaire français ou étranger :
- d'un diplôme de niveau L3 (ou équivalent) pour une entrée en M1 :
Lorsque vous postulez en M1, vous faites deux choix ordonnés de parcours vers lesquels vous souhaitez vous orienter à partir du M1S2, sachant qu’à l'issue du M1S1 commun à tous les étudiants, vous pouvez toujours, selon vos notes mais aussi selon l'évolution de votre projet professionnel, demander une réorientation.
- d’un diplôme de niveau M1 (ou équivalent) pour une entrée directe en M2.
La formation étant conçue sur deux ans, la sélection (sur dossier, pas d'entretiens) à l'entrée du M1 (1 sur 10) est plus ouverte qu'en M2 (1 sur 20) dite "directe" car les M1 passent quasiment tous en M2 dans le parcours commencé en M1S2.
Et après
Insertion professionnelle
Progressivement, les programmes d'interventions, dès la formulation des appels d'offre, prennent en compte une nouvelle orientation privilégiant l’articulation entre actions d'urgence, et programmes de réhabilitation-développement. Les acteurs non-gouvernementaux des interventions humanitaires ou de développement ont, pour l'essentiel, déjà entrepris ces dernières années leur mutation vers des stratégies d'intervention articulant urgence et développement. Les bailleurs de fonds, tels que l'Union Européenne (ECHO/EUROPAID) ou la Coopération Française, mais également les bureaux d’études dont les activités sont liées à ces institutions sont également en pleine mutation dans ce domaine.
Aux côtés de profils purement gestionnaires et financiers issus d’écoles spécialisées, ces organismes tendent aujourd’hui à privilégier le recrutement de cadres et de responsables ayant des capacités de synthèse, d’analyses critiques et d’innovation et formés aux approches Sciences Humaines et Sociales (SHS) afin d’adapter les philosophies, les dispositifs d’interventions et les pratiques professionnelles aux contextes politiques très évolutifs et d’une grande complexité.
Dans les universités, dans les instituts et les centres de recherches publics ou privés, se constitue aussi une capacité d’analyse des contextes d’interventions en changement, de leurs interactions avec la mondialisation et portant une attention renouvelée aux stratégies et adaptations des acteurs nationaux et locaux aux effets de l’aide.
Les organismes dans lesquels travaillent aujourd’hui les diplômé-e-du parcours Crises de l’IEDES peuvent être présentés par grandes familles :
• Bureaux d’études français et UE : IRAM, CICDA, SOFRECO, BDPA, SODETEG, …
• ONG d’urgence : MDM, Humanity & Inclusion, MSF France, Belgique et Suisse, VSF, Solidarités,…
• ONG de développement intervenants en situations de crises et post crises (activités d’urgence, camps de réfugiés, déplacements et migrations forcées…), CCFD, Secours Populaire, Secours islamique, OXFAM, Children Fund’s,, Amnesty, MADERA, AFRANE…
• Institutions nationales et internationales : OMI, MAEE, AFD, HCR, ECHO, CICR
• Coopération décentralisée et collectivités territoriales
• Organismes publics ou privés intervenants sur des thématiques liées aux crises en France
• Fondations et réseaux : Coordination Sud, CONCORD (Bxl), SPHERE, SYNERGIE, COMPAS Qualité, CLONG, Groupe INITIATIVES, Fondation pour le Progrès de l’Homme…
• Entreprises et acteurs de la RSE
Les étudiants ayant validé leur M2 avec un mémoire recherche assorti de la validation d’une option méthodologie de la recherche M1&M2, peuvent par la suite candidater à une école doctorale en France, en UE ou dans un pays tiers.