Master parcours Histoire et technologie de l'art et de la restauration (finalité Recherche)

Depuis que l’Homme fabrique les objets, il les répare, les transforme, les transporte, les garde et les protège, ou les délaisse.

De la préhistoire à une période ultra-contemporaine, ce master s’intéresse à l’histoire de ces créations d’objets culturels, ainsi qu’aux traitements qu’ils ont pu recevoir à un moment donné, ou à travers le temps.

La nature de chacun de ces objets culturels est fondée exclusivement sur l’articulation de la matière et de la signification, qui n’ont  rien à faire ensemble en dehors de l’arbitraire du choix artistique. Malgré leurs prémisses individuelles contradictoires, c’est l’acte artistique (l’articulation) qui les mène ensemble à une conclusion commune : le bien culturel. Le bien culturel n’est pas matière ou signification. Le bien culturel n’est pas non plus simplement matière et signification. Le bien culturel est l’articulation des deux à la fois, qui résout leurs contradictions en une unique conclusion concrète, intègre et commune. La discipline de la conservation-restauration est ainsi nécessairement définie par ce dilemme de l’articulation, dont nous devenons responsables de l’intégrité et de l’équilibre.

Ce master s’appuie, certes, sur les méthodologies de la conservation et de la restauration des biens culturels, mais également celles de la technologie, de l’histoire de l’art, de l’archéologie, ou de la sémiotique, selon le corpus de chaque étudiant.

Une citation de l’anthropologue Tim Ingold résume bien l’esprit de ce master :

“Une sensibilité technologiquement affinée, mise au service d’une manipulation directe des matériaux dans le geste de fabrication, [et de restauration] pourrait réellement élargir l’horizon de l’humanité, plutôt que de la rétrécir petit à petit”

Tim INGOLD, Faire. Anthropologie, Archéologie, Art et Architecture, Éd. Dehors, 2012, p.260.